Au secours ! D’où viennent ces crocs ? de Sophie Delenclos

crocsJe viens de lire mon premier livre de vampires. Eh non, je n’avais même pas lu Dracula de Bram Stoker, même si c’est un grand classique et estampillé comme tel. A priori, je ne raffole pas du sang, je préfère un café serré, un bordeaux, une menthe à l’eau bien fraîche comme élixir. Et puis, ni l’une ni l’autre de mes deux filles, pourtant de la génération Twilight et Vampire Diaries, n’a manifesté le moindre intérêt pour nos ami·es à crocs, alors que je m’inspire parfois de leurs lectures, « pour changer ». Bref, je suis en terre inconnue chez les vampires.

Eh  bien, j’ai beaucoup aimé Au secours ! D’où viennent ces crocs ? de Sophie Delenclos, publié chez Rebelle Éditions.

Prenons les personnages d’abord. Lectrice chevronnée, je ne panique plus quand on me donne beaucoup d’informations sur plein de personnages (quatre, on est d’accord, c’est beaucoup). On s’y retrouve toujours à la fin, même si on est du genre pressé ou à ne pas revenir en arrière pour vérifier un détail. Et puis, si l’histoire plaît, ce n’est pas si grave de s’emmêler les pinceaux de temps à autre. Donc quatre ados entrent en scène, avec une parfaite parité : deux filles/jeunes filles/jeunes femmes/femmes et deux garçons/etc. : Thomas, Alix, Leïla, Maxime.

L’intrigue est fondée sur des pizzas, un soupçon de sport, un brin de musique, des allusions au gaming, les études qui viennent s’immiscer dans le quotidien, les interactions avec les parents (en couple, séparés et en solo) et … les histoires d’amour qui finissent bien, ou mal, en général. Rassurez-vous, je n’ai pas oublié l’aspect vampire, avec son lot de références à une lignée ancestrale d’êtres qui se nourrissent de sang et tout le folklore qui va avec, ainsi que de manipulations biochimiques et de questions de génétique compliquées.

Cerise sur le gâteau, le dénouement offre du suspense, de l’action, du gore mais surtout … la possibilité d’une suite.

J’ai beaucoup aimé l’histoire mais aussi l’écriture : Le ton de Sophie Delenclos est toujours parfait parce qu’elle écrit ce qu’elle connaît bien, comme le monde du travail au bureau si bien décrit dans les romances tout aussi bien ficelées et « feel good » qu’elle a publiées par ailleurs. En l’occurrence ici, elle croque des portraits d’adolescents très réussis (je parle des portraits, pas des ados, quoique ceux-là soient plutôt chou) et plante le décor dans une banlieue parisienne à la Amélie Poulain.

Je me permets un bémol. Au cours du roman, on apprend à connaitre deux des parents des protagonistes un peu mieux que les autres, dont la mère de Leïla. Elle est sympa, compréhensive, dynamique, moderne, concilie travail de pédiatre avec l’éducation monoparentale de ses deux enfants. Jusque-là tout va bien. Or, quand un soir elle rentre épuisée du travail pour trouver sa fille de cinq ans dans un état de saleté repoussant malgré le débarbouillage approximatif prodigué par sa sœur aînée, elle se met immédiatement à faire la toilette de l’infâme gamine. Je l’imagine dans la salle de bains d’humeur radieuse, en train de chantonner en mode « Cendrillon fait la vaisselle ». Alors là, je dis non. Face à cette situation, toute mère normalement constituée se mettrait  à hurler, proférer des injures, paniquer tout le monde, pour ensuite s’effondrer en larmes.

À ce détail près, la mère de Leïla est parfaite. Et le bouquin aussi.

Brexit deal? New trade agreements? They’ll all need extensive discussions

brexit dealWe are witnesses to the last days of the United Kingdom’s experimental contribution to the European ideal – or not, possibly. And yet, I can’t help thinking that all the hype and drama about whether or not a Brexit deal will get done in the next few days or hours misses the point.

The Brexit deal was only ever going to represent a written statement that would set out the main lines for a long-term relationship. The intention was always to get to “an agreement to draw up an agreement”, a proper, comprehensive one and one that was as mutually satisfactory to all parties as possible. And don’t get me wrong, I still believe that  it would be extremely helpful: it’s always better not to start from a blank piece of paper.

Let’s imagine for a moment that some sort of rabbit gets pulled out of a hat and the Ireland circle is squared, among a few others.  Can we collectively wipe our brow and exclaim happily “Gosh, that was close!” Of course not, there are years of complex, nitty-gritty and often fundamental issues to sort out. It simply isn’t a question of “Sod any deal, let’s get on with it, let’s do business and run our own show”. Instead, there will be a multitude of practical problems that will requirearticle 50 effective solutions. How will the France-United Kingdom borders operate in practice? Who will be negotiating tariffs with whom? (Hint, the 27-strong European Union is more than likely to act as a single bloc) Will Molton Mowbray pork pies mean anything outside the UK?

 

The discussions are going to happen. The question is, will this whole process end up lasting decades and turn into a sort of stalemate, with constant sniping, backtracking and going over the same ground? Or will some attempt be made at something that is thought through and helpful?

 

Doubles Jeux de Pauline Bouquin

Doubles Jeux, le roman de Pauline Bouquin s’apparente par l’ambiance à un thriller psychologique, un polar, un film d’épouvante même. Et n’oublions pas que les histoires d’amour peuvent être compliquées … Bref, on y suit les mésaventures de Sophie, une jeune femme certes fragile, parfois déboussolée, d’autres dirait déséquilibrée, mais attachante.

Doubles JeuxJe dirais d’ailleurs que le portrait de Sophie est un des points forts de ce roman : j’ai trouvé son profil psychologique convaincant, son comportement absolument plausible, étant donné les circonstances auxquelles elle doit faire face. Je ne cacherai pas que je lui a trouvé des côtés agaçants parfois, dans le mode « Hé, ho, Sophie, t’es sûre là ? » mais l’auteure m’implique tout à fait dans son histoire, et je me range donc du côté des personnes qui vont croire cette femme et la défendre.

Parce qu’il lui arrive des choses vraiment pas sympas à notre  héroïne, surtout pendant une lune de miel… Pas question de dévoiler l’intrigue bien sûr mais il suffira de dire que des événements accablants viendront acculer Sophie, seule contre tous, aux bords de la folie.

La scène qui suit le premier choc est particulièrement réussie à mon sens et a une qualité cinématographique. A propos de la construction du roman, Double Jeux commence par une série de saynètes qui donnent le ton pour la suite avec des bribes d’allusions à un drame, des drames ? Elles ne sont pas présentées par ordre chronologique (il doit y avoir un mot savant pour ça mais je ne suis pas motivée pour aller faire des recherches terminologiques là tout de suite) et suscitent des questions, sèment le doute, bref, installent un malaise. Le roman se poursuit ensuite par un interlude enchanté, un scénario de rêve dans lequel pointent néanmoins quelques nuages qu’on devine porteurs de mauvais temps … puis le choc, puis l’enchaînement des dérives de l’héroïne puis …

J’allais oublier de mentionner la cadre fabuleux, à tous les sens du terme, des Highlands. Les paysages de cette belle contrée sont un personnage à part entière, magnifique, hostile parfois, comme le sont souvent les endroits grandioses. Difficile en effet de rester insensible à ces terres, a fortiori quand il s’y passe des choses belles – et moins belles.

 

A ranger sans hésiter dans sa bibliothèque au rayon « auteure à suivre ».

Ce blog cause surtout de livres, en français parfois.